Le Château d’Haroué, une sentinelle du temps !
Au XVIIIème siècle, le Prince Marc de Beauvau Craon (1676-1754) fait appel au grand architecte Germain Boffrand (1667-1754). Nul doute que leurs esprits se sont parfaitement harmonisés pour faire surgir de terre le plus beau château de Lorraine. Une vraie complicité entre l’architecte et le Prince de Beauvau Craon.
Boffrand n’en est pas à son premier château . On lui doit, à la demande du Duc Léopold, le château de Lunéville, appelé le « petit Versailles Lorrain« .
Nous sommes au siècle des Lumières. Siècle qui a vu d’ailleurs la naissance de la montgolfière, ce siècle d’esprits aura marqué la symbolique d’Haroué.
Un château encadré par 4 tours rondes, où l’on trouve 12 tourelles, 52 cheminées et 365 fenêtres… Ce ne peut être un hasard ! Le temps passe à Haroué rythmé par les saisons dans cette petite vallée du Saintois. Les pieds dans l’eau léchés par le Madon.
Un château dans la Nature
La nature est présente tout autour du château, les vergers de mirabelliers, de cerisiers, les champs de blé, les bois de feuillus. Ils abritent cervidés et écureuils et sont un écrin pour ce palais des Beauvau Craon, si raffiné, si élégant…
Le château est agrémenté d’un magnifique jardin anglais et d’un parc à la française. Sa réalisation est due à l’architecte paysagiste cubain Emilio Terry, ami du prince. Ce parc ouvre une perspective charmante sur la vallée et la campagne Lorraine. Nul doute que nos envols en ballon dans le prolongement de ce tapis vert seront un émerveillement.
Haroué mérite bien son nom de « palais des champs » !
Un palais où l’architecte décorateur a fait appel pour sa décoration intérieure aux plus grands de cette époque. L’escalier d’honneur est paré d’une grille en fer forgé. Elle a été réalisé par Jean Lamour à qui l’on doit les magnifiques grilles de la place Stanislas à Nancy.
Qui mieux que le décorateur peut nous conter le château, Boffrand dans son livre d’architecture nous parle de Haroué :
« Le château appartenant à M. le prince de Craon est en Lorraine, sur la rivière Madon, dans une situation agréable. Il consiste en une avant-cour séparée de la cour du château par un large fossé d’eau vive. Il renferme le principal corps de logis et les ailes flanquées de quatre tours. À coté du château, il y a une grande basse-cour où sont les écuries, les remises de carrosses .»
Le maître des lieux avait le goût pour les beaux-arts, la peinture, la musique et le jardinage.
La statuaire et les sujets côté jardin représentent les armes de la famille. Elles sont l’œuvre de Barthélemy Guibal (1699-1757) . Guibal était un sculpteur du duc Léopold, on lui doit aussi les élégantes fontaines de la place Stanislas.
Un lieu de culture
De nos jours le château résonne encore de spectacles et de concerts. La famille de Beauvau Craon en est toujours propriétaire. La Princesse Minnie perpétue cet accueil du siècle des Lumières. Elle y donne des concerts et y organise des expositions. Depuis 2021 la gestion du château d’Haroué revient désormais au Centre des Monuments Nationaux.
Avec son épouse Anne-Marguerite de Lignéville, Marc de Beauvau Craon voulait une grande maison. Une maison familiale car il rêvait d’une famille nombreuse. Haroué aura comblé ses désirs, il y fût un homme heureux et eut vingt enfants !